« Présentez-vous » : De l’importance de la première impression
Vous l’avez suffisamment entendu durant la préparation de vos épreuves écrites (synthèses de textes, dissertations, thèmes/versions) : la première impression qu’aura le correcteur sur votre copie est primordiale. Sans surprise, il en est de même pour l’entretien de motivation.
Durant cette épreuve, la présentation que vous ferez de vous-même en début d’entretien (après que les membres du jury se soient présentés) constitue la première impression que le jury aura de vous. Il s’agit donc pour la préparer avec soin. Voici nos conseils pour briller lors de ce moment.
Tout d’abord, il faut être clair sur l’objectif de la présentation. Celle-ci doit permettre au jury d’avoir une vision globale de votre parcours (scolaire et extra-scolaire) et doit donner envie au jury de vous interroger sur vos expériences.
A partir de cela, nous pouvons déjà dégager deux qualités d’une bonne présentation :
- Structurée : il ne s’agit en effet pas de perdre le jury en lui parlant d’un sport, puis d’un emploi, puis encore d’un sport, puis de nouveau d’un emploi…
- Dynamique : le candidat doit montrer au jury qu’il veut lui faire passer un bon entretien. Ainsi le sourire et le dynamisme dans ce discours d’environ 1’30 est essentiel, surtout à la fin quand le candidat évoque éventuellement ses motivations pour rentrer dans l’école
Ensuite, la présentation, si elle n’est régie par aucun cadre, prend très souvent la forme suivante :
1) Identité (Prénom, Nom, éventuellement âge)
2) Parcours Scolaire (actuel, le baccalauréat intéresse souvent peu le jury sauf s’il s’agit d’un baccalauréat spécial)
3) Activité extra-scolaires, qu’il faudra hiérarchiser de la plus importante à la moins importante pour vous, et que nous pouvons sub-diviser en 5 grandes catégories :
- Expériences professionnelles
- Expériences associatives
- Hobbies/Passions (Musique, Théâtre, Cinéma, Littérature, Collections diverses…)
- Sports pratiqués
- Voyages
Il ne s’agit pas ici d’en dire pas assez (« j’ai fait du football ») ou trop (« j’ai fait du football au poste d’attaquant durant 13 ans, de 9 ans à 22 ans. J’y ai évolué au Poitiers Football Club, d’abord au niveau régional, puis national. Cela m’a permis de développer (…) »). Dans le premier cas car cela n’appâte pas le jury suffisamment pour lui donner envie de vous en parler, dans le second cas car vous faites à la fois les questions et les réponses et le jury n’aura plus envie de vous en parler (il est dommage de faire 2 minutes dessus en présentation alors que vous pourriez en parler plus longtemps par la suite).
Nous conseillons de simplement contextualiser chaque expérience : Quoi, Où, Quand, Combien de temps + éventuellement des éléments de contexte qui donnent de la valeur à votre expérience (pratique de la compétition, représentations devant un public, capitanat, séjour linguistique…) ; sans jamais analyser ou détailler l’expérience (cela viendra plus tard dans l’entretien).
4) Phrase de conclusion
La plupart des étudiants terminent la présentation de deux manières : « … et voilà » (après un silence gêné de 15 sec) ou bien par la sempiternelle phrase qui agace le jury « et je suis ici pour vous montrer toute ma motivation à rejoindre votre école ». Cette dernière phrase est bancale pour deux raisons :
- Dire qu’on est motivé paraît le minimum. Ce qui intéresse le jury sont surtout les raisons de cette motivation.
- « votre école » laisse penser que vous répétez cette phrase à tous vos entretiens, et fait passer votre discours pour une poésie répétée à la lettre, tout ce qu’on essaie d’éviter en entretien en somme !
Nous conseillons donc au candidat d’utiliser la fin de la présentation pour lancer le jury sur un thème sur lequel il souhaite démarrer l’entretien (une zone de confort). Par exemple, s’il souhaite commencer en parlant de ses qualités, il pourra très bien dire « et j’espère vous montrer durant cet entretien mes qualités qui permettront de m’exprimer à NEOMA puis durant ma carrière ». Ici, dans 8 cas sur 10, le jury lui posera la question « et quelles sont vos qualités ? ». Il n’est pas interdit d’être malin !
D’autre part, nous déconseillons de parler du projet professionnel en présentation, sauf pour les candidats qui sont très à l’aise avec celui-ci. D’abord parce que ce sera un thème quoi qu’il arrive abordé en entretien même s’il est absent de la présentation (ce qui n’est pas le cas de vos expériences !), d’autre part car le jury a tendance à commencer l’entretien là-dessus (il s’agit de sa zone de confort à lui !) si vous l’évoquez durant la présentation. Et chez PGE PGO, nous préférons que nos étudiants utilisent les premières minutes de l’entretien et entrent dans l’entretien en parlant des sujets sur lesquels ils sont à l’aise (pourquoi l’école, leurs qualités, leurs expériences…) plutôt que du projet professionnel.
Ainsi, la présentation doit permettre au jury d’avoir des éléments sur votre parcours qui seront abordés en entretien. Ne parlez pas trop vite durant celle-ci, pour laisser au jury le temps de noter ce que vous dites (vous ne parlez pas pour vous !). Il s’agit de la seule partie de l’entretien qui se répétera quasiment à 100% de la même manière à chaque entretien (le jury n’a pas commencé à parler), et il est donc impensable de ne pas maîtriser totalement un discours sur lequel vous n’êtes pas encore attaqué ; cela fera très mauvaise impression !
Nous vous conseillons enfin de ne pas écrire votre présentation, car cela risquerait de vous enfermer dans des phrases types et de « robotiser » le discours le jour J. Sauf éventuellement pour la phrase de fin, raisonnez par bullet points si vous voulez poser par écrit votre présentation. Vous maîtriserez ainsi l’enchaînement tout en restant naturel dans le discours !
Alors… au boulot !
Par Robin Morth, Directeur Général de PGE-PGO et membre de jurys de concours dans plusieurs écoles de commerce.