Comment réagir face à une question déstabilisante ?
En entretien, vous pouvez souvent être confronté à des questions que vous n’aurez pas anticipées, qui traiteront de sujets qui vous mettent mal à l’aise (redoublement, ré-orientation, voyage terminé précipitamment…). Ces questions « déstabilisantes » peuvent être de plusieurs natures et donc vous n’y réagirez pas de la même manière. Cependant, vous devez bien comprendre qu’il convient d’y réagir de manière adéquate, en montrant au jury une attitude positive quoi qu’il arrive.
Cas n°1 : question que vous n’avez pas préparée
Malgré tous vos efforts de préparation, vous pouvez toujours être interrogé sur une question que vous n’avez pas anticipée. A ce moment-là, la plupart des candidats trahissent leur surprise par leur expression ou langage corporel. La première chose à faire est de ne pas montrer votre stupéfaction en restant naturel ou bien en souriant.
Ensuite, accordez-vous 2 ou 3 secondes pour y répondre et, tentez de tendre une perche vers une question sur laquelle vous êtes plus à l’aise.
Si vous ne parvenez vraiment pas à répondre, vous pouvez faire preuve de sincérité, par exemple en avouant au jury que vous n’y aviez pas réfléchi (attention à ne pas dire ça sur une question « classique » ou par rapport à un sujet que vous avez amené vous !), tout en ouvrant le dialogue sur un autre aspect de votre personnalité ou de votre parcours.
Ainsi, un étudiant de PGE-PGO, à qui le jury posait la question « Racontez-nous quelque chose de drôle » a ainsi proposé la chose suivante au jury : « Ecoutez je ne saurais vous raconter une blague, d’ailleurs étant donné ma concentration actuelle je suis certain que je la raconterai très mal. Par contre je peux vous évoquer mon premier oral devant une classe au collège, au cours duquel je suis tombé par terre en me rendant au tableau ! ». Cela a fait sourire le jury et lui a permis d’embrayer sur le récit de cette expérience et sa gestion du stress. Il a finalement obtenu la note de 20/20 à cet entretien.
Cas n°2 : une question qui vous gêne
En entretien de personnalité on teste vos motivations, votre manière de mener l’entretien, votre manière de prendre du recul sur vos expériences, votre projet professionnel, votre culture générale et votre connaissance de l’actualité. Les questions sur la religion, les origines, les orientations politiques et sexuelles sont donc interdites.
Cela dit, certaines questions peuvent toutefois vous gêner. C’est le cas des questions du type « chantez », « dansez » ou toute autre question qui implique de faire quelque chose ou de parler d’un sujet qui ne rentre pas dans le cadre d’un entretien de motivation.
Le jury ici teste votre capacité à dire non et à assumer vos choix. Dans le monde professionnel, vous serez souvent confronté à des situations délicates, pénibles, qui requerront de défendre vos positions.
Dans le cas où une question de ce type vous serait posée, nous vous conseillons d’écarter poliment et diplomatiquement la question en expliquant que cela vous embarrasse et que vous préfèreriez prouver votre capacité à intégrer l’école en leur présentant, par exemple, votre voyage en Pologne !
Enfin, n’oubliez jamais un point essentiel : les questions déstabilisantes veulent plus tester notre réaction à celles-ci que notre réponse. Et la capacité à ne pas s’effondrer ou se refermer totalement sera appréciée. Dans le cas inverse, l’entretien sera gâché et votre note sans doute médiocre. A PGE-PGO, nous avons tendance à insister sur les 5 minutes suivant une question difficile. Durant ce laps de temps, nous sommes attentifs à votre attitude, qui doit montrer que ce moment difficile est derrière vous et que vous ne vous laisserez pas abattre par celui-ci. Le jury (qui projette toujours vos attitudes dans le futur, souvent professionnel) sera rassuré par le fait que vous savez passer rapidement à autre chose après un échec.
Pour conclure, vous ne pourrez jamais anticiper toutes les questions que l’on pourrait vous poser. Chaque jury est différent, a des sensibilités différentes et vous interrogera donc sur des points différents. Néanmoins, il est important de faire preuve de capacité d’adaptation et de ne pas laisser votre corps trahir ses émotions. Et si jamais vous n’aviez pas réussi à canaliser ces émotions, rappelez vous que nous sommes tous sujets à l’émotion et ne vous en sentez pas honteux. Au contraire, avouez simplement votre sensibilité, en rappelant qu’elle est aussi une belle qualité et qu’elle n’a pas toujours été un handicap pour vous (ces 2 derniers points sont bien évidemment à illustrer par un exemple à chaque fois).
L’entretien est un échange, que vous devez parvenir à mener subtilement en tendant des perches vers des sujets que vous maîtrisez. Si vous emmenez le jury dans votre zone de confort pendant la majorité de l’entretien et que vous êtes capable de parler devos expériences clés pertinemment, alors les questions déstabilisantes ne pourront impacter négativement votre note finale !
Par Robin Morth, Directeur Général de PGE-PGO et membre de jurys de concours dans plusieurs écoles de commerce.